Léo Lérus
Compagnie Zimarèl - artiste associé
En tournée
26 et 27 septembre 24 Lancement de saison, CCN de Tours
29 et 30 novembre 24 Gounouj, Touka danses CDCN Guyane
Intimement lié à son cheminement artistique et personnel, Léo Lérus (né en 1980 aux Abymes) danseur et chorégraphe, fonde la compagnie Zimarèl en 2011 à Sainte-Anne – Guadeloupe, archipel dont il est originaire. Zimarèl, c’est en effet l’histoire d’un retour à une terre et une culture natales, où des réminiscences du GwoKa et du Léwoz apparaissent avec conscience dans une écriture chorégraphique contemporaine singulière.
La danse fondatrice s’enrichit des danses rencontrées et ayant jalonné un parcours d’exception, donnant ainsi à voir une signature contemporaine guadeloupéenne sensible et ouverte, en expérimentation et exploration perpétuelles.
Le travail chorégraphique de Léo Lérus débute en 2008 avec le collectif Maria Kong, qu’il cofonde avec trois autres membres sortant de la Batsheva Dance Company, au sein de laquelle il a été initié en tant que danseur-interprète à la technique Gaga. Après quelques années au sein de ce collectif basé à Tel Aviv, grandit l’envie de développer sa propre voie. Travaillant et vivant alors depuis plusieurs années en Israël, il se confronte à un système politique questionnant sa légitimité à évoluer sur ce territoire, au sein d’une société si éloignée de la culture, de l’histoire et de l’identité guadeloupéennes. Encouragé par la curiosité, l’intérêt et le soutien de ses amis artistes, Léo Lérus opère alors un retour aux sources, motivé par l’intime besoin d’ancrage et d’exploration de sa culture natale. Il commence à signer ses propres pièces en Israël, mais aussi et surtout en Guadeloupe, où il souhaite prendre part au développement culturel et à la création chorégraphique contemporaine, tout en s’inscrivant dans l’héritage de ses aînés.
Sa démarche se place en effet dans la suite du travail amorcé par divers artistes guadeloupéens, et notamment celui de Léna Blou dont la recherche et la création lui sont essentielles. Léna Blou a été son premier professeur, elle perçoit alors le talent de son élève et l’encourage en 1994, à l’âge de 14 ans, à quitter l’archipel vers le monde de la danse occidentale, en se présentant au concours d’entrée du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Elle est une source d’inspiration importante à double titre : créatif du fait de ses recherches autour du GwoKa, et technique avec le développement de sa TechniKa.
S’appuyant donc sur le travail de Léna Blou, tout en poursuivant ses propres intentions, Léo Lérus souhaite ainsi contribuer, dans le respect de ce qui a été déjà accompli, au développement chorégraphique guadeloupéen. Il identifie de ce fait la nécessité de mettre en place un processus et des outils de création singuliers en tant qu’artiste noir, antillais, guadeloupéen, avec pour ambition de proposer une approche contemporaine bien qu’ancrée dans le GwoKa, trop souvent et prématurément étiquetté, en dehors de l’archipel, de “traditionnel” ou de “folklore”.
Fin 2017, Léo approfondit cette intention au cours d’une résidence de recherche et d’expérimentation La Fabrique Chaillot à l’invitation de Chaillot – Théâtre national de la Danse. Il y développe un travail autour du Léwòz, évènement culturel guadeloupéen qui donne une place particulière et rare à la danse : celle d’être la source du développement musical à travers une improvisation spécifique, dirigeant celle du percussionniste soliste – le « maké»-.
En collaboration avec l’artiste Gilbert Nouno (musique, visuels et technologies interactives), Léo Lérus cherche au cours de cette Fabrique Chaillot à intégrer des éléments et instruments de technologie contemporaine afin de découvrir la conscience de la danse et de son impact sur son environnement. Gilbert Nouno développe ainsi une fusion entre concept et technique, dans un processus de création résolument ouvert et innovant. Il y intègre la notion de feedback de la technologie dans nos actions, gestes et pensées sur les médiums de nature différente : son, vidéo, lumière, mouvement.
Ensemble, avec Léo Lérus, ils développent une recherche artistique interdisciplinaire à la fois sensible et anthropologique. De cette recherche la pièce Entropie, sous la production déléguée de l’Artchipel scène nationale de la Guadeloupe, sera créée en mars 2019 au Théâtre 71, scène nationale de Malakoff, puis présentée à la Scène nationale de l’Essonne Agora-Desnos d’Evry, au Centre chorégraphique national de Tours, à L’Artchipel scène nationale de la Guadeloupe à Basse-Terre, Guadeloupe et à Tropiques Atrium Scène Nationale de Martinique à Fort-de-France.
Zimarèl récupère dès juillet 2019 la production de la pièce pour la suite de sa diffusion, mais la crise sanitaire de 2020 interrompt ces perspectives. La tournée reprend néanmoins dès mai 2021, à l’ouverture des théâtres, au CNDC d’Angers, puis à Paris, à Chaillot et au Carreau du Temple dans le cadre du festival June Events.
La pièce est par ailleurs présentée en novembre 2021 au concours PODIUM initié par le Pacifique, Centre de Développement Chorégraphique National de Grenoble, où elle reçoit le Prix du Public, prix grâce auquel la diffusion de la pièce reprendra sur la saison 2022-2023.
Fin 2021, répondant à l’appel à projet Mondes Nouveaux lancé par le Ministère de la culture et de la communication, la proposition de Léo Lérus intitulée Gounouj – in situ, est retenue pour une création à Gros-Morne/Grande-Anse sur la commune de Deshaies, site préservé du littoral guadeloupéen sous la surveillance du Conservatoire du littoral. Ce projet s’ancre directement dans la terre, faune et flore guadeloupéennes, dans un environnement dont les efforts ont été de le préserver à son maximum malgré les activités humaines. Créée en décembre 2022 pour 4 représentations exceptionnelles, cette pièce in situ a été l’étape préliminaire de la création éponyme pour plateau (mars 2024).