Les artistes en résidences

Conception – choréghraphie  Fabrice Ramalingom

Interprétation Séverine Bauvais, Vincent Delétang, Clémence Galliard, Jean Rochereau, Hugues Rondepierre, Antoine Roux-Briffaud, Emilio Urbina
ainsi qu’un groupe de 18 amateurs / amatrices de la ville de jeu

Lumière  Maryse Gautier

Musique  Pierre-Yves Macé

Production R.A.M.a

Coproduction Festival Montpellier Danse 2020, Ménagerie de Verre – Paris, La Place de la Danse – CDCN Toulouse Occitanie, Viadanse CCN de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, dans le cadre de l’accueil studio – Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Bourgogne Franche Comté, Arts Vivants 11

« Frérocité  »
Fabrice Ramalingom – R.A.M.a

En Accueil Studio du 26 avril au 7 mai

OPENVIA Jeudi 6 mai à 19h30

Si le genre, la classe, la race sont les ressorts habituels de la domination, l’âge aussi est un élément intéressant dans une société obsédée par le jeunisme. La danse contemporaine exaltant souvent la vitalité des corps n’échappe pas à cette logique. Aussi, dans « Frérocité » Fabrice Ramalingom invite le danseur Jean Rochereau, à incarner un corps fragile, gracieux, en lutte, qui doit faire face à la violence des plus jeunes qui arrivent et s’emparent du territoire scénique. Le chorégraphe s’est notamment inspiré du film « Tango », réalisé par Zbigniew Rybczyński en 1981, et poursuit par cette nouvelle création pour neuf interprètes sa quête de compréhension de l’autre. Entre férocité et fraternité, la création de Ramalingom est présentée à Viadanse dans le cadre d’un partenariat avec Libres Regards, festival œuvrant, en Bourgogne Franche-Comté, à la déconstruction du regard sur le genre.

 J’aimerais questionner dans Frérocité  le concept de fraternité en annulant toutes ses formes (solidarité, entre-aide, attentions, relations, unions…) ; en faire une sorte de raisonnement par l’absurde, en espérant qu’il y aura bien, au final, une once de fraternité quelque part en nous qui subsiste.

Comme l’oeuvre Tango , réalisée dans un contexte politique particulier du communisme, je souhaiterais faire avec Frérocité , une oeuvre faisant écho à une des plus grandes préoccupations de nos jours : le probable effondrement de la civilisation post-industrielle.

Réaliser une pièce qui accepterait ce qu’annoncent les collapsologues, c’est à dire qu’il faille nous préparer à un monde sans énergie fossile, où nous allons devoir vivre la réduction extrême, la disparition de tout ce qui est technologie high-tech, la réduction des mobilités, des circulations de biens, la diminution drastique de la production et en premier lieu énergétique et, de fait, de nos modes de consommations et de nos modèles sociétaux de référence basés sur la croissance éternelle.

Frérocité  se veut être ce moment « féroce » de bascule, où l’aveuglement de nos intérêts individuels et le refus de la résolution collective des défis du monde nous ont conduits à l’inéluctable.

Frérocité  c’est aussi nos fragilités et ce moment d’étourdissement à essayer de concevoir l’inconcevable, l’acceptation que nos cultures et références sont anéantis laissant devant nous un abime, un désastre, une plaie béante.

Frérocité , c’est enfin ce moment post-effondrement où les solidarités, les attentions, les initiatives collectives, les fraternités pourront peut-être permettre de reconstruire et réinventer un nouveau monde.