Production ASSOCIATION LA GRIVE
Co-Production Théâtre Louis Aragon, Tremblay en France
VIADANSE – CCN de Belfort
Klap de Marseille
Théâtre Chez robert à Pordic
CNDC d’Angers
Réseau des PSO
Production ASSOCIATION LA GRIVE
Co-Production Théâtre Louis Aragon, Tremblay en France
VIADANSE – CCN de Belfort
Klap de Marseille
Théâtre Chez robert à Pordic
CNDC d’Angers
Réseau des PSO
AU COMMENCEMENT IL Y AVAIT CES MOTS…
Mon cœur J’admire et plains mon cœur car il est encore plus actif que moi. Il ne sait pas s’arrêter. Il me fait penser au cheval qui s’endort debout ou au poisson qui nage en dormant pour leurrer ses prédateurs.
POURQUOI LE COEUR QUI EST UN MUSCLE LUI AUSSI NE SE CONTENTE PAS DE FAIRE LE TRAVAIL D’UNE CUISSE ?
Il me dit quand j’ai peur, quand j’aime, il s’emballe avant même que je saute la haie. Le cœur fait du dépassement de fonction, si bien que son claquage est irrévocable. Je le sens bien, il vit la passion, la tristesse, la surprise, il cogne, il se serre… Il a sa vie, à lui, en moi. Je crois bien que j’attends plus de lui qu’il n’a besoin de moi. Si bien que si je meurs, il ira je l’espère servir quelqu’un d’autre…
Je ne suis sûrement à ses yeux que la simple enveloppe d’une cage thoracique qui le protège si bien…
Comment formalise t-on dehors ce qui bat dedans ?
Comment retranscrire à l’extérieur ce que fait mon cœur ?
Ce qu’il donne, ce qu’il dit, comme il se démène.
J’aimerais tellement vous montrer comment je bats !
Je ne veux pas que mon battement s’arrête et encore moins le sien d’ailleurs, même si je saurais battre pour deux quelques temps .
J’ai appris avec un secouriste à battre à main nu sur des mannequins.
Je sais sauver.
Si je vais au bout, au bout du bout de moi, qui lâchera en premier ?
Mon cœur ou moi ? A-t-on déjà fait l’expérience ? Quelqu’un a t’il déjà battu son cœur ? Plus mon cœur accélère, plus il y a urgence, et moins j’ai le temps. Si bien que, je ne sais plus parfois, si je m’empresse parce qu’il s’emballe ou si je m’emballe parce qu’il me presse .
Qui de nous deux stresse l’autre ? C’est comme pour une angoisse. Qui de la tachycardie ou de la pensée a commencé ? Du cœur ou de la peur ? Du corps ou de l’esprit ?
Nous ne battons pas tous à la même allure.
Certains battent vite, certains battent si fort dans l’effort qu’ils ne s’en remettent pas.
Certains sont si ralentis dans les grandes profondeurs qu’ils se rapprochent des cétacés.
Certains ne parlent de leur battement que lorsqu’ils parlent d’amour.
Est-ce- qu’on est parfois si complice que nos battements s’accordent ? A moins que le contre-temps nous complémentarise, que le chaos nous encastre ? Les siamois sont-ils plus heureux avec un cœur pour deux ?
Ce dont je suis sûr, c’est qu’à l’instant où mon cœur bat, je suis vivant.
Mais dans l’instant qui s’ensuit, le battement déjà s’éteint et j’attends avec impatience le prochain. Pourvu qu’il revienne…
Que dois-je faire durant ce temps-mort ? Qu’a t-on le temps de faire entre deux battements ? J’aimerais rebattre comme hier soir,
comme un soir de première,
rebattre comme quand je t’ai rencontré,
comme quand j’ai gagné,
ressentir encore une fois ce flux parfait
Mon débit cardiaque idéal.
Je l’attends.
Il n’y a pas un battement pareil vous savez.
Il a été prouvé par Cathéter puis par Doppler qu’à 0,0000001 millilitres près, chaque battement de notre vie est unique.
Car chaque pensée,
chaque rêve,
chaque événement conscient
ou inconscient
modifie un battement du précedent.
Lorsqu’on sait ce que cette giclée fait au corps,
chaque battement fait de nous une personne nouvelle.
ET ÇA OFFRE UN GRAND NOMBRE D’OPPORTUNITÉS…