
Léonard Lesage Cie Le Gazouillis des éléphants
Direction artistique
Léonard Lesage
Interprètes
Léonard Lesage, Louis Gillard, Camille Chevalier, Benjamin Labruyere, Laura Marrocco
Technique
Ben Farey – Collectif 3615 Señor
Musique
Ben Farey
Lumières
Caroline Nguyen
Costumes
Pauline Kocher
Production
Cie Le Gazouillis des Eléphants
Création
Septembre 2025
Résidence – 3 au 6 mars 25
DE L’HORREUR ET DU SUBLIME
« Il faut voir avec des yeux qui ne sont pas voilés de haine. Voir le bien dans le mal et le mal dans le bien. Ne te voue à aucune des deux parties, mais préserve leur équilibre. »
« Sans cesse confrontée à sa dualité, l’humanité traverse le temps en répétant des cycles de paix et de chaos, à l’échelle individuelle et globale. Parcourue de courants contraires, elle se contracte au rythme des crises et des accalmies, entrainant les individus dans une valse des émotions, tantôt canalisées, tantôt explosives.
Peuvent apparaître , alors, de ces points de bascule où l’ordre établi est anéanti, le cadre culturel atomisé, nous laissant seuls au milieu des ruines face à nous même. Et face aux autres. C’est la Stasis Grecque, l’effondrement interne de la cité, ce moment incertain entre chien et loup, où l’on ne sait exactement si c’est l’aube ou le crépuscule, le début ou la fin.
Je veux parler de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus noir et de plus lumineux, cette part de rage et de violence que viennent équilibrer un amour et une douceur sans fond.
Il ne s’agit pas ici de cloisonner pour juger de ce qui est bien ou mal, car la violence n’a pas de camp, mais au contraire d’appréhender la complexité de la nature humaine et ses éternels paradoxes.
Je veux explorer cette colère profonde, cette puissance destructrice qui parfois nous submerge, la prendre en tant que force – ô combien puissante – et la mettre au service d’une oeuvre artistique. C’est une invitation à se questionner collectivement sur les parts sombres de notre humanité et sur ce que nous pouvons en faire aujourd’hui, afin qu’elles ne nous engloutissent pas. En parallèle, rappeler la tendresse qui toujours résiste, et vaincra, et le pouvoir du fantastique pour transcender la réalité.
Finalement, le conflit est ici un prétexte pour parler de choses plus intimes, de ce qui se passe en chacun, en tout temps, du tourment des peurs et des colères, des combats intérieurs qu’on mène, des épreuves qu’on surpasse.
Je cherche à m’emparer de ces thématiques pour qu’elles ne soient pas traitées uniquement et de manières univoque par les médias et les politiques, et afin de nous proposer un rituel de transmutation, de métamorphose, une catharsis.
Dans ces périodes de transition où les passions sont libérées, nous sommes capables du meilleur et du pire, de l’horreur et du sublime. »
Léonard Lesage