MARINE COLARD

Marine Colard Petite foule production

Conception et chorégraphie

Marine Colard

en collaboration avec

Jeanne Alechinsky, Fabio Bergamaschi et Pierre Cuq

Interprétation

Jeanne Alechinsky, Fabio Bergamaschi, Marine Colard, Pierre Cuq

Création musicale

Aria Delacelle

Création lumière

Lucien Valle

Scénographie

Andréa Baglione

Costumes

Marion Moinet

Collaboration artistique

Jérôme Andrieu, Michel Cerda

Régie générale

Benjamin Bertrand

Production/Diffusion

Altermachine / Marine Mussillon & Rosanna Jung

Administration

Guillaume Fernel

Production

Petite Foule Production

Coproductions

Le Théâtre d’Auxerre scène conventionnée d’intérêt national, L’Espace des Arts Scène Nationale Chalon-sur-Saône, Le Théâtre Scène Nationale de Mâcon, VIADANSE – Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, Le Ballet Preljocaj Centre Chorégraphique National d’Aix-en-provence, , L’arc Scène Nationale Le Creusot, le Paris Réseau Danse (l’Atelier de Paris / Centre de Développement Chorégraphique National, L’Étoile du nord-scène conventionnée danse, micadanses / ADDP et Le Regard du Cygne / AMD XXe), La Commanderie Mission danse de SQY, Le Vaisseau, fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert

Avec le soutien de la Caisse des dépôts, du Fonds Haplotès et du Fonds SACD Musique de scènes.

Avec l’aide de la Région Bourgogne Franche Comté et de la SPEDIDAM.

Soutiens et accueils en résidences de création: Château de Monthelon – Atelier international de fabrique artistique (89), La Cité de la Voix centre national d’art vocal Vézelay Bourgogne-Franche-Comté, le Théâtre de Vanves, la Maison Jacques-Copeau, Abbaye de Corbigny, Théâtre 13, le 104 Paris dans le cadre du 90m2 créatif, le Théâtre de Suresnes Jean Vilar, La vie brève – Théâtre de l’Aquarium, KLAP – Maison pour la Danse

La compagnie Petite Foule Production est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Bourgogne-Franche-Comté – et régulièrement soutenue par le Conseil départemental de l’Yonne

Marine Colard est artiste associée au Théâtre d’Auxerre, scène conventionnée d’intérêt national.

Création 15 et 16 novembre 24 à l’Espace des Arts, scène nationale – Chalon-sur-Saône dans le cadre du Festival Transdanses

Accueil studio – 28 octobre au 9 novembre 24
OPENVIA – vendredi 8 novembre 24 à 19h30
Atelier tout public – dimanche 3 novembre 24, 14h-17h

Quelquefois tu manques de mots
ou plutôt d’espace pour dire les mots
et ce qui aurait pu être une parole
reste une pensée
Camille Readman Prud’homme “Quand je ne dis rien je pense encore”

Après avoir usé des mots balancés hauts et forts avec les commentaires sportifs dans Le Tir Sacré, Marine Colard continue sa recherche avec Bataille Générale. Dans ce second volet, elle prend à rebours la parole, se glisse dans les interstices des hésitations et des silences, signes de nos difficultés à nous exprimer. Elle poursuit son exploration de la musicalité du langage, sa fragilité, sa force et sa puissance avec ce quatuor d’interprètes mêlant danseur·euses et comédien·nes.

Bataille Générale est une pièce critique aux accents volontairement ludiques, qui retient les mots et les gestes, explore l’ambiguïté et les glissements entre le faux et le vrai, démontre l’absurdité du langage pour mieux le déconstruire et jouer avec les structures établies et les rapports de pouvoir.

“Savez-vous que la deuxième peur de l’humanité, juste après celle de mourir, est celle de prendre la parole en public ?

BATAILLE GÉNÉRALE est un spectacle sur la peur de prendre la parole. Une appréhension qui nous a toutes et tous saisi.es à un moment ou à un autre de notre vie, que ce soit dans un cadre professionnel ou intime, devant 300 ou 10 personnes, avec des êtres aimés ou non, pour convaincre, se défendre ou attaquer.

Sous couvert d’un souvenir d’enfance où l’on m’a dit “qu’est-ce qu’elle parle celle-là !” Je souhaite jouer de l’usage des paroles. Ce reproche fait à une petite fille de sept ans et qui m’a cloué le bec indique une voie et une voix pour ce spectacle : rendre justice aux paroles coupées, démontrer les mécaniques de silenciation des voix.

La danse est un chemin pour prendre la parole sans les mots, c’est pourquoi je m’entoure de danseur.euses et de comédien.nes dans cette création qui mêle les registres et les domaines. Avec le quatuor BATAILLE GÉNÉRALE, je souhaite poursuivre ma recherche chorégraphique autour de la parole. Je désire à présent développer mon écriturenon plus “à partir du” ou “en écho au”, mais bien “avec le” verbe. Cette recherche autour du corps parlant me passionne en tant que chorégraphe, car une étude montre qu’on ne retient que 7% des mots prononcés dans uneprise de parole. Le reste correspond au timbre de la voix, au rythme de la musique des mots et à l’effet que le corps de l’autre produit (le langage corporel). Je souhaite faire un spectacle qui joue avec la parole et sa prise en compte dans la vie de tous les jours. Certain·es parlent beaucoup, d’autres moins. Je voudrais que chacune et chacun puisse penser à son propre rapport à la parole et à la prise de parole ; mais aussi introduire une réflexion autour de l’écoute.  J’aimerais aussi questionner la notion de rapports de pouvoir, ou plus précisément lepouvoir que l’on peut prendre dans la société grâce à la maîtrise du langage et le rapport de domination que cela implique entre les personnes. Je vais ainsi creuser le décalage entre le corps et le verbe, en mettant les quatre interprètes en jeu, les un.e.s produisant le langage, les injonctions, et les autres suivant les mots comme si leurs corps étaient ceux de pantins, de marionnettes. Afin de déjouer ces rapports de pouvoir potentiels, d’en révéler les failles, de les dénoncer.

Nous sommes toutes et tous confronté·e·s, un jour ou l’autre dans notre vie, à devoir prendre la parole publiquement, que ce soit dans un contexte professionnel ou personnel. C’est une situation que nous vivons plus ou moins bien… Parfois, le fait de travailler et d’affirmer une prise de parole en public s’avère un véritable tremplin pour développer son charisme et sa présence, pour se découvrir et s’affirmer face aux autres par le verbe. Il y a dans mon travail une recherche autour du désir de dépassement de soi (que ce soit avec Notre Faille créé en 2020 qui s’intéresse à la course contre le temps, ou avec Le Tir Sacré conçu en 2021 qui se saisit du “toujours plus haut, plus vite, plus fort » lié aux performances sportives). BATAILLE GÉNÉRALE reflète également cette notion de dépassement pour s’affirmer face aux autres par le verbe, pour faire corps avec la parole. Convaincre ses auditeur.rice.s est aussi un art de la séduction. Un autre élément que je désire explorer ici en me penchantnotamment sur les failles de ces prises de parole, les dérapages et les échecs.

Les personnes qui prennent la parole sont contraintes par une multitude de choses : des éléments de langage qu’on leur impose, un objectif économique, une nécessité de se légitimer, etc. Tout ne repose pas sur l’intelligence du raisonnement exposé. Les ratés peuvent être multiples : dans la non-adéquation entre le discours et le corps de lapersonne qui le porte, dans le surgissement d’éléments extérieurs intempestifs perturbant le discours, dans la non-pertinence du discours en regard d’une actualité politique ou sociale… entre autres éléments de dérapages ou d’échecs possibles. Enfin, si l’art oratoire s’apprend, s’il est une arme, il est également un espace symbolique rejouant ou pouvant conforter des systèmes d’oppression. Les rapports de classe et de genre qui traversent lasociété ne sont pas absents de l’usage de l’éloquence, et il sera par la culture, l’éducation, les origines sociales, plus aisé pour certaines personnes que pour d’autres de développer rapidement celle-ci. Une essence hiérarchique que l’on retrouve jusque dans les dispositifs propres à l’art oratoire : personne souvent surélevée s’adressant à d’autres qui l’écoutent et la regardent, verticalité d’un discours prodigué à un auditoire qu’il convient d’édifier ou de convaincre…