Meriem Bouajaja et Mohamed Chniti COMPAGNIE KIF’DANCE
Chorégraphie
Mohamed Chniti et Meriem Bouajaja
Mise en scène
Mohamed Chniti
Interprétation
Oumaima Bahri et Meriem Bouajaja
Scénographie
Abedlhamid Falfoul
Création sonore
Houeida Hedfi
Conception lumière
Jérôme Bertin
Costumes
Nawel Lassoued
Avant-première 17 mai 24 – Salle Jeune Créateurs / Cité de la culture, Théâtre de l’Opéra de Tunis
Première 11 octobre 2024 – VIADANSE dans le cadre la Nuit des arts
Résidence – 7 au 11 octobre 24
OPENVIA – PREMIÈRE – vendredi 11 octobre 24 dans le cadre de la Nuit des arts de la Ville de Belfort
KHÔL
Nous sommes assis, il fait noir. Au loin, face à nous, une boîte. Une chambre plutôt, un lieu de vie. Des espaces et des temps. Du blanc, du noir, et puis deux femmes. De là où nous sommes, nous parvenons à compter qu’elles sont deux. Ces deux femmes se ressemblent parfaitement et semblent curieusement identiques. Que portent-elles dans ce commun qui saute à la vue ? Quels rapports d’espace entretiennent-elles et de quelle nature est leur cohabitation ? L’espace est mouvant, il rétrécit puis se rapproche et finit par s’éloigner. Hormis le temps et l’espace du spectacle vivant qui nous a tous réunis en ce lieu, nous sommes déterminés à savoir où nous sommes désormais. Nous sommes plongés dans des désillusions multiples provoquées par La manifestation de cette boîte. Elle est devant nous. Elle nous fait voyager dans une expérience scientifique durant laquelle les deux danseuses se débarrassent de la pression extérieure leur identité, souvenirs pour chercher une stabilité, un confort, une confiance en soi. Nous ne sommes sûrs de rien.
Il fait noir, notre oeil est trompé.
– Meriem Bouajaja et Mohamed Chniti
Avec KHÔL, il est question de clonage afin d’aborder la quête de l’identité, la pression sociale et les rapports sociaux. Désireux de faire de cette pièce un objet immersif pour le public, Meriem Bouajaja et Mohamed Chniti y développent des techniques d’illusion d’optique ainsi qu’un large travail autour de la sensation pendant le spectacle.
Historiquement, le khôl est utilisé par des hommes avant de se lancer dans un combat, ainsi que dans des cérémonies religieuses ou comme rituel pour convoquer des esprits. C’est aussi un moyen de séduction. Marqués par le souvenir de la première application du Khôl sur les yeux, qui rend d’abord la vision trouble avant de laisser progressivement place à de la netteté, les chorégraphes cherchent à provoquer cette sensation chez le spectateur. Ce souvenir positif, souvenir de tradition, marque un moment intime de la féminité des interprètes ; en construction très fragile, il représente les premières expériences de mimétisme.