PIÈCE DE JEUNESSE
Création le 24 octobre 1990, Centre de Développement Culturel, Alençon (FR)
Recréation du 15 au 17 janvier 2015, Centre Chorégraphique National de Caen/Basse-Normandie (FR)
Après-midi a reçu le Prix Nouveaux Talents danse SACD (1991)
PIÈCE DE JEUNESSE
Création le 24 octobre 1990, Centre de Développement Culturel, Alençon (FR)
Recréation du 15 au 17 janvier 2015, Centre Chorégraphique National de Caen/Basse-Normandie (FR)
La danse nous plonge avec les spectateurs dans une atmosphère entre fulgurance, tension et relâchement…
En 1990, avec Après-midi, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux confrontaient un autre interprète à leur écriture chorégraphique. Pour la première fois, une tierce personne s’immisçait dans leur duo. Comme si l’équilibre dual, si chèrement trouvé par les chorégraphes dans leur premier spectacle Husaïs, se devait d’être rompu ; ou tout du moins ébranlé. Et c’est le moins que l’on puisse dire tant ce trio Après-midi offrait alors une triangulaire d’une inquiétante instabilité.
Aujourd’hui, ils invitent trois jeunes danseurs à s’emparer de la chorégraphie d’origine. Une nouvelle fois, comme avec Solstice (remix) repris en 2010, c’est interroger la réinterprétation et la transmission d’un matériau de création. Mais c’est aussi proposer une sorte d’archive en mouvement qui ferait montre d’une danse inédite à l’extrême physicalité, inusitée à l’époque (déjà) et dans les pratiques chorégraphiques actuelles (toujours).
Les trois interprètes d’Après-midi, une femme et deux hommes, sont avant tout, trois présences, trois intensités, trois rythmes, insérés dans la torpeur du temps qui passe.
Trois fauteuils à bascule, partenaires de jeux, disposés en diagonale dans l’espace, matérialisent les agents déclencheurs des différents états de corps que les interprètes traversent. Le centre de gravité de chaque rocking-chair a été surélevé pour fragiliser l’assise et le balancement. Tels des starting-blocks, les trois fauteuils ainsi conçus insufflent le tumulte d’une chorégraphie qui voit les danseurs strier l’espace en projections fulgurantes inédites, le contraindre en cercles enivrants ou le parcourir par des danses synchrones. Tels trois points de suspension, ils assurent également aux interprètes quelques répits pour des moments de douceur partagée.
Entre des détails subtils, des marches fragiles, des gestes simples plein de tendresse et des flambées de rage, des sauts délirants et renversants, les spectateurs, tout comme les trois interprètes, sont bousculés entre fulgurance, tension et relâchement.